lundi 13 avril 2009

Grâce et dénuement, d'Alice Ferney

C’est l’envie qui me manque de parler de ce livre. Je n’ai au fond à en dire ni bien ni mal. La collections « un endroit où aller », de la maison « Actes Sud », cette présentation pas prétentieuse, presque un livre de poche, le papier vergé, le préjugé selon quoi on a affaire à un « écrivain de qualité » (autrement dit, un véritable écrivain sans être élitiste), tout cela n’avait rien que d’attrayant. Alice Ferney, en outre, est jeune et représente le type d’auteur que l’on aimerait compter parmi ses amis.

Voilà donc quelques arguments et dès que le livre commence (hormis les deux ou trois premières pages), c’est une sensation d’ennui. Cette histoire de Gitans analphabètes, occupant sans autorisation un terrain en périphérie d’une ville, et auxquels Esther, une jeune femme bien sous tous rapports et « intégrée dans la société », vient rendre visite régulièrement pour faire la lecture à leurs enfants, cette histoire-là m’a paru fadasse et artificielle. Oui, on sait que la lecture peut faire des miracles, que les enfants des Gitans ne vont pas souvent à l’école, que les Maires de bien des villes, de droite ou de gauche, doivent se débrouiller avec le problème des « gens du voyage », si possible sans faire de scandale et en évitant d’y perdre trop d’électeurs. So what ? Certes, Alice Ferney ne tombe pas dans le misérabilisme facile. C’est un bon point pour elle et, du coup, je ne peux pas dire que j’aie détesté ce livre ; pourtant je l’ai trouvé tour à tour terne et artificiel. Pas plus que l’auteur ne peut savoir vraiment de quoi elle parle, ni même s’il est vraiment possible de parler d’un tel sujet, ses mots à elle ne m’ont pas parlé, à moi, lecteur. Tout ce que j’ai à dire pour ma défense, Votre Honneur, c’est que j’ai réellement lu « Grâce et dénuement » de la première à la dernière ligne. C’est pour moi un joli titre gâté.

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