mardi 30 septembre 2008

Le Lièvre de Vatanen

Depuis quelques années, Arto Paasilinna est un auteur à la mode en France : un Finlandais qui a été bûcheron et écrit des romans débridés et écologistes ne manque pas d’atouts pour étonner et sans doute pour séduire. Le Magazine littéraire consacre à chacun de ses nouveaux livres un article élogieux (en tout cas, je ne me souviens pas qu’il en ait été autrement), ce qui suffit pour lui constituer un club de lecteurs francophones.

J’abordais donc Arto Paasilinna avec un préjugé favorable dû à la lecture d’articles critiques, conforté par le bouche-à-oreille d’un ou deux proches férus de lecture. J’attendais de l’imagination, de la fantaisie, mais surtout du sens – un regard neuf, venu du nord, sur le monde comme il va ou comme il pourrait aller. Mais parfois, en matière de livres, l’ignorance est meilleure conseillère que le prétendu savoir. Et ce fameux lièvre, qui paraissait bien sympathique avant d’ouvrir le livre, s’est tout de suite révélé ennuyeux. Certes, l’imagination de Paasilinna est agile comme son lièvre éponyme ; et Vatanen, dès lors qu’il a rencontré et adopté son animal fétiche, ne cesse plus d’accumuler les aventures qui l’éloignent de son métier initial de journaliste. Des aventures auxquelles, hélas ! on ne croit pas, car le récit est comme suralimenté par des péripéties multiples : c’est un moteur qui s’est emballé et qui tourne à vide. J’aurais eu envie d’aimer les livres de Paasilinna ; il me semblait que tout allait conspirer pour qu’il en soit ainsi. Et c’est le contraire qui s’est produit ; du coup, ce n’est pas sans réticence que j’irai courir un autre lièvre. Mais qui sait ? Le prochain sera peut-être meilleur que celui-ci. On m’a parlé du Meunier hurlant… peut-être n’est-il pas de la même farine. J’attends en tout cas d’avoir une petite faim.

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