Yuval Noah Harari excelle dans la métaphore. Son livre en regorge et c'est la manière qu'il a de nous surprendre sans cesse et de retenir notre lecture : il nous chatouille et nous fait sourire. Il a bien d'autres qualités : quoique universitaire, il ne se laisse pas enfermer dans une spécialité. C'est le futur du monde dans son ensemble qui est son sujet. Non qu'il ait vraiment des idées personnelles et innovatrices à ce propos, mais sait bien capter celles qui sont dans l'air du temps et nous les restituer à sa manière dans une sorte de raisonnement en flux continu. Rendons-lui cette justice aussi : il cite ses sources.
Mais, ainsi troussé à la manière d'un "coup" médiatique s'efforçant de réitérer ce qui s'était produit avec son premier livre, "Sapiens", son ouvrage s'avère décevant. Il faut des centaines de pages pour en arriver enfin à la conclusion : l'avenir appartient probablement à une "religion des données" (le dataïsme) dans laquelle le réseau universel (qu'il nomme "l'internet de tous les objets") sera devenu autonome et concurrencera l'humanité, ce qui ouvrira une toute nouvelle phase de l'histoire. Qui prévaudra alors, de l'intelligence du réseau (supérieure à celle des humains) ou de la conscience ? Précisément, cette question de la conscience humaine et de sa spécificité n'est abordée que furtivement, alors qu'elle est au coeur de toute réflexion prospective. Dommage.
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