dimanche 10 septembre 2017

Summer

   Un précédent livre de Monica Sabolo, "Crans-Montana", je l'avais lu essentiellement à cause de son titre. Et je ne l'avais que moyennement aimé. Ces adolescences riches et repues, indolentes, toutes ces vies d'enfants gâtés se retrouvant périodiquement dans une station de sports d'hiver ne m'avaient pas vraiment passionné. Surtout que l'auteur déploie un style ondoyant, qui mêle volontiers des temps différents de l'histoire, laissant le lecteur sans repères, évitant toute description - même quand on la trouverait nécessaire - pour ne considérer que les mouvements intérieurs des personnages.

   Dans les premières pages, je trouvais que "Summer" avait les mêmes défauts et je me disais que l'auteur s'inscrivait dans une manière qui décidément ne me convenait pas. Au fil de la lecture, j'ai changé d'avis : bousculer la chronologie, pour le coup, donne force et intelligibilité à ce récit de la dévastation d'un frère par la disparition de sa soeur. Cela se passe dans une famille bien bourgeoise, bien suisse, receleuse de secrets malodorants et qui suintent. Bien sûr, tout cela finira chez le psychiatre, étape obligée de ce type de parcours. On pense par moment au Mars de Fritz Zorn, dans lequel c'était la maladie physique qui servait d'exutoire à une insupportable chape de non-dits. Le récit est ainsi mené, entre avancées et reculs, jusqu'à un éclaircissement final qui, pour ne laisser que peu de place à l'apport imaginaire du lecteur, n'en évite pas moins tout discours moralisateur.

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