samedi 3 octobre 2009
Au-delà de cette limite... de Romain Gary
La cinquantaine passée, on ne joue plus avec l’amour. Parce que le sexe ne suit plus, surtout si la crise pétrolière s’en mêle (le roman se passe dans les années du premier choc pétrolier) et que la puissance financière, elle aussi marque de virilité, cesse elle aussi de prodiguer ses certitudes. Mais qu’arrive-t-il alors si l’on tombe amoureux d’une jeune, très jeune Brésilienne prénommée Laura ? Et, pis que tout sans doute, si ce sentiment paraît partagé ? On ruse, on consulte des médecins, on fantasme. On ne veut pas s’avouer vaincu. Comme il n’est pas d’amitié possible entre hommes et femmes – tel est le credo, au fond assez machiste, mais crânement assumé, du narrateur de ce roman et sans doute aussi de son auteur – le fait de bander ou pas devient affaire d’honneur. Romain Gary sait bien parler de ces choses-là : avec un mélange de crudité et de panache, et des métaphores parfois fulgurantes, qui forcent l’admiration et nous retiennent de lui prescrire un lavage de cerveau (de cerveau ?) opéré par d’enragées féministes. Au-delà de l’expression d’un tempérament, ce livre peut être lu aussi comme une complainte sur la condition masculine – une condition pas si enviable, pas si glorieuse qu’on ne l’a prétendu des siècles durant.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire